KARINE TUIL
nous plonge dans la peau d’une juge d’instruction du pôle antiterroriste, un an après les attentats du Bataclan.
En alternant le quotidien harassant de cette juge d’instruction avec des retranscriptions d’interrogatoires du prévenu, l’autrice invite intelligemment le lecteur à se faire sa propre idée, tout en l’invitant à se rendre compte de la difficulté du choix qui s’offre à lui.
Il y a beaucoup de force dans ce livre, une émergence conflictuelle entre l’amour et la haine, un combat inégal entre la beauté et la laideur, des corps qui s’étreignent pendant que d’autres s’entretuent. Ce contraste ombre/lumière est omniprésent, saisissant avec une montée crescendo des failles, de la fragilité. Le ton est juste, précis, recherché et dans le dernier tiers du livre, le récit devient quasi irrespirable malaxant conflits intimes, pression sociétale et urgence du choix.
Remarquable !